La Gestion des Réclamations doit être intégrée aux processus de pilotage de l’entreprise
Dans l’avant-dernier article il a été démontré qu’un
Système de Traitement de l’Insatisfaction Clients (STIC) permet de générer de la
rentabilité. Néanmoins sans pilotage aucune activité ne peut être efficiente.
Malheureusement dans beaucoup d’entreprises la
gestion des réclamations se limite aux activités opérationnelles, la partie
visible qui touche directement le client. Elle n’est pas réellement intégrée
aux processus de direction : plan stratégique, comité de direction, calcul
de rentabilité, tableau de bord stratégique…
La conséquence est que cette fonction est souvent perçue par la
direction comme un mal nécessaire dont il faut diminuer les coûts.
L’intégration du STIC au système de management de
l’entreprise nécessite de concevoir un modèle de fonctionnement qui permette
cela. Je vous propose de découvrir dans une série d’articles un modèle d’organisation
du STIC.
Système de Traitement de l’Insatisfaction Clients : le macro-processus STIC
Traitement de l'Insatisfaction Clients / Macro-processus (Graphe 1) |
Pour élaborer le schéma organisationnel du STIC les
standards et normes spécifiques aux réclamations clients (en l’occurrence
la norme ISO 10002 et le Référentiel de l’AMARC) servent de base de travail.
L’analyse des exigences de ces normes fait ressortir deux processus
principaux : l’un opérationnel et l’autre de pilotage, comme le montre le
Graphe 1.
Le processus opérationnel regroupe toutes les
activités tournées vers le Client. Son rôle est de satisfaire le client
mécontent pour le retenir. De la performance de ce processus va dépendre la sanction positive ou négative des clients
qui feront du STIC un système rentable ou non.
Le processus de pilotage quant à lui permet de
manager le processus opérationnel. Il propage aussi à tous les niveaux de
l’organisation la Voix du Client captée par le système de traitement de
l’insatisfaction opérationnel et s’assure qu’elle est utilisée. C’est cette
fonction de courroie de transmission qui
fait défaut généralement. Ce processus joue trois rôles :
- La maitrise du processus opérationnel et le management du STIC (contrôle de la performance du STIC vis-à-vis des clients externes et internes en termes de délais et de satisfaction, étude des défaillances, diffusion de l’intelligence client…)
- La maitrise des activités hors périmètre du management du STIC et qui participent directement ou indirectement à la satisfaction des clients (contrôle de la performance des fonctions de production, commerciales, logistiques… vis-à-vis des clients en termes de délais de réponse aux réclamations, de qualité des prestations et de satisfaction, étude des défaillances, correction des défaillances…)
- Le lien avec les processus de Direction (Déclinaison de la stratégie de l’entreprise en objectifs STIC pour les fonctions concernées, Tableaux de Bord, Contrôle de l’alignement stratégique et du retour sur investissement, Préconisations en termes d’améliorations et d’innovations…)
Gestion des Réclamations : Le processus opérationnel
Gestion des Réclamations - Processus Opérationnel (Graphe 2) |
L’analyse des exigences des
normes citées précédemment permet de regrouper les activités se rattachant aux
traitements individualisés des réclamations en 5 sous-ensembles. Le Graphe 2
schématise les 5 sous-processus qui constituent la partie opérationnelle du
STIC.
La
Facilitation : Le premier point
sur lequel ces normes insistent est la facilitation de l’accès au dépôt des
réclamations. Cette accessibilité recouvre les points de contact client, la
gratuité des frais, la rapidité d’accès, les horaires, le multi-canal,
l’information du client, la communication… Il s’agit de l’aménagement des canaux
de communication avec le client insatisfait afin de lui faciliter l’accès aux
réclamations et assurer l’enregistrement
de son problème sans qu’il ait à le réexpliquer à chaque contact.
La Réception : il s’agit du premier contact avec le client
réclamant, cette phase peut se réaliser à n’importe quel point de contact. Les
requis sont d’accepter la réclamation, d’écouter le client, d’accuser réception
de la plainte et de la diriger vers l’entité adéquate rapidement si son
traitement sur place n’est pas possible.
Le
Traitement : Il est important
de décrire l’organisation des traitements des réclamations en répondant aux
questions QQOQCCP « Qui ? Quoi ? Où ? Quand ? Comment ? Combien ? Et pourquoi ?
». L’autre volet important est celui de mener les investigations nécessaires
pour trouver l’origine du problème et pouvoir répondre au client.
La Solution : une fois que l’origine du problème est découverte il faut trouver une solution équitable pour le client et
l’entreprise. Généralement 80% des réclamations
se rapportent à 20% des cas les plus récurrents. Cela permet d’homogénéiser les réponses et les traiter
rapidement ainsi que de responsabiliser le front office pour satisfaire les
clients réclamants.
Les trois activités
(Réception-Traitement-Solution) doivent être concrétisées au premier contact
(autant que faire se peut), la satisfaction au premier contact est synonyme
d’une satisfaction supérieure à 85% (Source BVA Oct 2013).
Le Retour
d’Expérience : Il s’agit de
s’assurer que les clients réclamants sont satisfaits du traitement de leur
problème et que leur voix a été correctement enregistrée au niveau du STIC.
C’est l’étape finale du processus opérationnel qui permet la transformation des
informations contenues dans les réclamations en intelligence clients par le processus de pilotage du STIC.
Traitement de l'Insatisfaction Clients - Processus Opérationnel (Graphe 3) |
Le prochain article « Traitement
de L’Insatisfaction Clients : sans pilotage du processus point de rentabilité (2/2) »
traitera du processus de pilotage du
STIC.
Yassin Simou
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